Je me souviens…

Je me souviens d’une méfiance pour « la clarté des eaux peu profondes ».
Je me souviens de corrections si efficaces que chacune d’elles permettait à son élève de progresser.
Je me souviens de lunettes d’écaille pliantes.
Je me souviens du projet de créer une revue de droit de la propriété intellectuelle.
Je me souviens de sa passion pour Jean-Sébastien Bach.
Je me souviens de longues discussions sur la forme, le style, la langue et la littérature.
Je ne me souviens pas d’une conservation au cours de laquelle il ne parla pas de son épouse.
Je me souviens d’un directeur de thèse qui rappelait toujours que la solidité d’un raisonnement juridique s’éprouve au coin du bon sens.
Je me souviens d’un esprit toujours critique à l’égard de la science du droit et de ceux qui la pratiquent.
Je me souviens d’une exigence bienveillante et paternelle.
Je me souviens de la confiance qu’il m’avait accordée.

… Nous nous souvenons de Georges Bonet.